Dans le cadre du
Colloque « ISERE 1859-2009 » - 150ème anniversaire de la crue de référence de l’Isère (5 novembre 2009), intervention de Benoît HINGRAY (CNRS-LTHE et EPFL Lausanne) intitulée : « Evolution climatique et risque de crue : le cas des rivières alpines. Compte tenu des scénarios d’évolution climatique les plus probables, une crue comme celle de 1859 est-elle plus probable ou moins probable ? » (consultez
l’acte et
le diaporama de la présentation).
Benoît Hingray aborde la question des effets du réchauffement climatique sur les crues des rivières alpines, en s’appuyant sur des études menées pour le Rhône à l’amont du lac Léman.
D’après les projections, le réchauffement climatique devrait être davantage ressenti sur les Alpes qu’au niveau global, et se traduirait par une hausse des températures et une diminution des précipitations.
L’élévation de la limite pluie-neige, la diminution de l’enneigement (en quantité et durée), le retrait des glaces et l’augmentation de l’évaporation susceptibles de survenir sont autant d’éléments qui influenceraient inévitablement le régime hydrologique des cours d’eau en période normale et en crue. Diminution des débits annuels, augmentation du débit d’étiage en hiver, baisse du soutien d’étiage en été, augmentation de la variabilité annuelle des débits, tels sont les effets attendus.
L’étude de ces hypothèses passe par la constitution de scénarios, obtenus par simulation à l’aide de modèles hydrologiques auxquels sont associés des scénarios météorologiques établis par ailleurs.
Mais les incertitudes relatives aux évolutions météorologiques sont très nombreuses, et les erreurs d’estimation se répercutent inévitablement sur les estimations de débits. Les paramètres à prendre en compte sont nombreux et parfois impossibles à déterminer (évolution de la couverture d’un bassin versant au cours du temps par exemple), si bien que les scenarios envisagés sont basés sur une multitude d’hypothèses dont on ne sait lesquelles se révéleront exactes.
La part d’incertitude est donc très importante. Si quelques éléments de réponse peuvent être apportés, il est en revanche quasiment impossible, à l’heure actuelle, de faire une estimation quantitative de l’évolution des crues dans le futur.